Après 4 mois d’utilisation de Twitter en classe, et une grande agitation médiatique autour du projet, il est temps pour moi de faire un bilan rapide. Je n’ai malheureusement pas de véritable outil d’évaluation, et si je peux effectivement quantifier les compétences de lecteur et de scripteur de mes élèves, je peux difficilement évaluer l’impact véritable de l’outil « Twitter » dans l’atteinte de ces compétences. Voici toutefois quelques considérations.

Une motivation renouvelée

Incontestablement, le plus grand effet positif de l’intégration de Twitter en classe a été de raviver continuellement la motivation. Je vois 2 aspects dans cette motivation de l’élève à écrire et à lire :

Celle de l’utilisation de l’outil informatique : pouvoir utiliser l’ordinateur à tout moment est un « pouvoir » pour l’élève. Certains enfants n’ont pas d’ordinateur chez eux, d’autres en ont une utilisation limitée et encadrée. Pour l’instant, si l’usage de l’ordinateur est surveillé par mes soins, il n’est pas soumis à une limitation temporelle pendant le temps de classe.

« Monsieur, je peux aller taper mon tweet ? »

Il ne s’agit pourtant pas de jeux ludiques ou de vidéos amusantes, il s’agit d’un traitement de texte en ligne. Et pourtant, aucun élève ne refuse jamais d’aller écrire son tweet, préalablement créé et produit sur leur cahier d’écrivain. Et si par besoin de répondre rapidement, j’ai le malheur de vouloir taper leur tweet au clavier à leur place, je sens bien que ça ne leur convient pas… et je les comprends, il n’y a rien de plus frustrant, pendant un apprentissage, que de ne pas pouvoir le mener à son terme.

La deuxième source de motivation provient de la communication que permet Twitter. Qu’elle soit organisée avec d’autres collègues utilisant l’outil, ou qu’elle soit complètement improvisée, la communication est vraiment une source d’intérêt pour les enfants. Elle donne un sens complet à la lecture et à l’écriture, et sans besoin de volonté, ils progressent (je ne dis pas « sans effort », car l’acte de lire ou d’écrire est un véritable défi pour certains, récompensé par le plaisir de l’échange).

« Monsieur, on a une réponse !! »

Une utilisation constante de la langue

En début d’année, je résume toujours mon programme scolaire en 2 mots : savoir lire et savoir utiliser les nombres jusque 100. Twitter m’a permis, entre autres bien-sûr, d’entraîner mes élèves vers ces compétences.

Savoir lire, en apprenant à écrire : ce n’est pas juste une belle formule, je le vis quotidiennement en classe. On peut, comme je le faisais autrefois, entrer principalement dans la lecture par les graphèmes et les phonèmes, en associant ce que je vois à ce que j’entends, et vice-versa. Je n’ai pas abandonné cette façon de faire, mais par une approche directe de l’écrit, les enfants doivent trouver eux-mêmes les graphies possibles aux messages qu’ils veulent faire passer. On l’expérimente chaque jour en tant qu’adulte, il n’y pas de meilleur apprentissage que celui dont on a besoin et dont on cherche les éléments par soi-même.
Lorsque je vois l’une de mes élèves qui n’arrive pas à entrer dans une oralisation de la lecture, faute de mémoriser les trop nombreux graphèmes, mais qui parvient à créer une petite phrase de moins de 140 caractères, phonétiquement valide, je me dis que Twitter l’aide sacrément à progresser !

Puis en ces jours où je m’interroge sur une individualisation des apprentissages, Twitter m’offre vraiment une différenciation de contenu et de difficulté face à l’écrit (chaque élève trouve un tweet adapté à ses besoins et à sa capacité à surmonter les difficultés).

Savoir utiliser les nombres, en échangeant des énigmes mathématiques : grâce à ma collègue de CP qui tweete avec ses élèves sur @cp_chantereine, nous échangeons régulièrement des énigmes mathématiques mettant en jeu les différents acquis en numération ou en calcul. Bien-sûr, ceci serait possible sans Twitter, mais encore une fois, la réactivité du réseau permet des échanges inattendus, et oblige les enfants à argumenter sur leurs essais et leurs erreurs.

Une communication réfléchie

L’une de mes élèves, lors d’un reportage télé sur France 2, s’est fait remarquer en sortant, à propos de Twitter, une petite phrase sympathique :

« Réfléchir, c’est mon truc ! »

Je ne vous cache pas que la phrase ressort souvent en classe ! Mais au-delà de l’anecdote, je pense que l’utilisation de Twitter, et surtout de son côté public, a permis la mise en place de cette réflexion, qui n’aurait pas été permise dans le cas d’une simple production d’écrit comme je les faisais par le passé (poésies à la manière d’un auteur, correspondance scolaire…).

Ecrire en public, et les enfants l’ont bien compris, c’est s’interroger sur chaque mot. Doit-on dire « tu » ou « vous » ? Quelle ponctuation mettre à la fin ? Est-ce qu’on peut lui demander où il habite ? La politesse, c’est important !

J’ai interviewé quelques enfants sur leurs impressions face à l’utilisation de Twitter, et ce côté « éducation aux médias » revient très souvent : la politesse, le fait que tout le monde puisse lire, la possibilité d’écrire en privé, le choix de l’avatar… Et je pense sincèrement que c’est une aide que Twitter apporte aux futurs internautes qu’ils sont de se poser ces questions dès le plus jeune âge. Ce sont aussi des habitudes éducatives qu’ils prennent, au même titre que l’éducation à l’environnement ou à la sécurité routière.

Cependant, comme dans toute éducation, il n’y a pas de recette magique, et utiliser Twitter ne fait pas de mes élèves, bagarreurs dans la cour ou parfois irrespectueux dans leurs paroles, des anges virtuellement parfaits ! L’un d’entre eux est d’ailleurs définitivement exclu des ordinateurs de la classe suite à des insultes depuis son compte personnel, je pense lui consacrer un billet spécial car l’histoire mérite d’être partagée…

Enfin, concernant la sécurité sur le Net, c’est comme sur la route, ils ont encore besoin qu’on leur tienne la main, et qu’on leur fasse bénéficier de notre expérience d’adulte. Ils savent bien qu’il peut y avoir des « méchants », des pubs ou des virus, mais l’accompagnement de l’adulte (enseignant ou parent) est nécessaire tant qu’un véritable esprit critique et une expérience du réseau n’est pas encore assimilée (de nombreux élèves veulent bloquer des abonnés dès qu’ils voient un message en anglais, ou un tweet ne possédant qu’un lien… Bon réflexe, mais pas toujours justifié).

Et du négatif ?

Les bénéfices de l’utilisation de Twitter en CP sont tels que j’ai vraiment du mal à trouver des obstacles à son usage.

On peut citer les difficultés que pourraient poser un manque de matériel pour utiliser le réseau. A vrai dire, les outils de base restent le crayon et le papier, et bien-sûr le cerveau de chacun pour réfléchir ! Après, c’est certain qu’un ordinateur, des portables, ou un TNI (tableau numérique), facilitent l’aventure. Sans compter la connexion Internet. Dans tous les cas, des pannes arrivent, ou du matériel est parfois dans d’autres classes : il reste toutefois toujours un téléphone ou l’ordinateur d’une famille pour envoyer un tweet !

Ma plus grande difficulté reste celle de la gestion de la classe. Je me dois encore d’inventer des outils pour permettre plus d’autonomie aux élèves dans ce projet : établir des tours de rôles pour que chacun tweete vraiment, tout en laissant une place à la spontanéité. Je me vois mal réfréner un « monsieur, j’ai envie d’écrire… ». J’ai bien commencé par une feuille de « Tweets à faire » disponible pour les élèves, mais pour l’instant, les enfants ne se la sont pas appropriée.

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    Le PDF affiché en classe.

Enfin, une difficulté de ce projet reste la trop grande implication dans le quotidien. Certes, mon objectif est de les faire écrire, et ça fonctionne ! Mais j’aimerais, comme dans certains projets, avoir une finalité plus précise, plus concrète. Nous participerons par exemple à un tournoi d’échecs en mai 2011, et cela me permet de travailler beaucoup de choses autour de la réflexion et des mathématiques en vue d’une journée bien précise. Mais pour Twitter ? Je n’arrive pas à prévoir autre chose qu’une timeline infinie qui s’étendra certainement jusqu’au 1er juillet !

Mais après tout, c’est peut-être aussi pour ça que les élèves s’y impliquent tant ? Utiliser Twitter n’est pas un projet pour eux, simplement une habitude quotidienne, au même titre que regarder le temps qu’il fait ou jouer dans la cour de récré. Sauf que grâce à l’écrit, ils y vivent des apprentissages.

Pour aller plus loin :

10 commentaires “Twitter en CP, 4 mois plus tard”

  1. Coucou!
    Juste une petite réflexion en passant: concernant ta feuille de « tweets à faire », c’est peut-être simplement parce qu’elle représente quelque chose de « cadré » que les enfants ne se la sont pas appropriée.
    Les tweets, selon moi, doivent laisser la belle part à l’imagination, la spontanéité et l’importance du moment présent. Alors, tout programmer sur cette feuille… quelle galère pour les petits!

    1. Merci pour cette remarque. En fait, cette feuille sert aux choses plus « programmables », genre « faire un #FF à untel », ou « prendre des nouvelles de tel abonné », ou « demander à @truc où elle habite pour la mettre sur notre carte ». Mais bien-sûr, chaque tweet ne passe pas par ce cadre. Déjà que la spontanéité n’est pas facile quand tu vois le temps entre l’idée, la mise en route, l’écriture, la copie… ça ira mieux en fin d’année !

      En fait, c’est juste une sorte de « To Do List », mais effectivement, faudrait que je revois sa forme un peu trop austère…
      Je continue à réfléchir et à inventer, les vacances sont propices à cela ! 🙂

  2. Et pourquoi pas prendre un moment pour leur poser la question :
    « comment faire pour que tout le monde écrive régulièrement un tweet, qu’on pense à répondre ou envoyer un message important, mais qu’on puisse toujours écrire un peu quand on veut ? » (ou quelque chose du genre).
    et voir avec eux comment ils verraient ça, d’abord en faisant une liste en vrac de solutions possibles, puis en choisissant là-dedans un mix de 3/4 pistes applicables et motivantes (bref, diverger et converger en langage de créativité…).
    Ainsi, plutôt que « d’imposer » une fiche, ils créeront eux-même un dispositif qu’ils se seront approprié et dont ils auront vu l’intérêt ! Un peu comme en début d’année on les fait réfléchir eux-même sur les règles en classe plutôt que leur asséner de but en blanc…

    ou alors partir de la fiche, en leur expliquant à quoi elle est censée servir et du coup avoir comme question de départ plutôt « comment faire pour que la classe ait envie de remplir cette fiche et de la suivre ? »

    1. @Delphine :

      Oups, je viens de retrouver ton message dans les indésirables !
      Effectivement, j’ai certainement grillé une étape là-dedans, mais avec les loustics que j’ai cette année, ça m’arrive souvent de tout poser et d’imposer. Je sais, ça n’est pas pédagogique, mais c’est un groupe qui a besoin de ça pour avancer. Cependant, je vais reprendre les choses calmement à la rentrée…
      Ta première solution me paraît bonne, surtout pour le « comment faire pour que tout le monde tweete ». Avec un peu de chance, ils vont me parler de tutorat !
      Bonne journée, et désolé pour le retard de publication du message.

  3. Bonjour JR,
    Deux questions complémentaires qui pourraient être abordées dans un prochain article 😉 :
    – les relations avec les parents : sont il curieux, indifférents, facilitant, frein ou levier … ?
    – les élèves rencontrant plus de difficultés dans les apprentissages trouvent ils selon toi un point d’appui pertinent avec cette activité … (classe plus homogène ?)
    Bravo pour cette expérience et merci pour cet article,
    Gérard

    1. @gmarquie

      Ah, cet article concernant les parents, ça fait un bout de temps que je dois le faire… En 2 mots : silence et questionnement au début, questionnements et approbation par la suite. Il faut que je profite de mes vacances pour développer tout ça en effet.
      Concernant les élèves en difficultés, les réponses sont en partie dans l’article, au sujet de la motivation : les enfants sont demandeurs d’écrire, et cela les oblige donc à aller chercher les outils qu’ils ont à leur disposition (cahiers de référents, affiches dans la classe…) pour produire leurs phrases. Cependant, qu’on ne s’y trompe pas, Twitter n’est pas un miracle éducatif, c’est juste un provocateur d’effervescence. Mais la motivation n’est-elle pas le premier pas d’un apprentissage ?
      En outre, non ma classe ne devient pas plus homogène, puisque ceux qui vont de l’avant progressent également. Mon objectif est qu’ils aient tous le seuil minimum requis par les programmes officiels, pas qu’ils soient au même niveau. Et justement, comme je l’évoquais ci-dessus, Twitter me permet de répondre à cette diversité d’attentes et de possibilités des élèves.

  4. Félicitation pour cette classe d’un nouveau genre et les pratiques que vous y développez.

    Petite question : je suis allé voir @Classe_Masson et je me suis demandé pourquoi au lieu de faire un compte particulier pour chaque élève vous aviez opté pour un compte commun au nom de la classe ?

    Un #Classe_Masson à la place du prénom du Tweeteur entre parenthèse à la fin de chaque tweet aurait permis de globaliser les travaux de la classe.

    Par ailleurs, comment (comme vous le notez dans votre réponse à PhilCharp) faire un #FF à untel, si untel se nomme @Classe_Masson ??

    Très bonne continuation à tous et bons tweets !

    1. @oliviergoujon

      Voici une question très intéressante, je pourrais également développer ça dans un article, mais déjà quelques réponses ici :
      Au départ du projet, j’ai opté pour un compte commun pour une raison très simple, celle de pouvoir gérer facilement les messages qui circulent sur le temps scolaire. Bien-sûr, il existerait des possibilités techniques pour gérer 24 comptes (je n’ai jamais vu de limite sous le logiciel Tweetdeck que nous utilisons). Avec le recul, je ne regrette pas, car les enfants ont bien intégré, par cette utilisation d’un compte commun, l’aspect public de Twitter qui contribue aussi au côté éducatif de son utilisation. Je pense que des comptes personnels, dès le départ, n’auraient pas contribué aussi bien à cette réflexion sur « ce que je peux écrire, ce que je ne dois pas écrire ». Là, en écrivant, les enfants engagent l’image de la classe entière.

      Ensuite, la question des comptes persos s’est posée en-dehors du temps scolaire, et certains enfants ont créé leur compte et sont actifs avec leurs parents (voir l’article par ici : http://jejoueenclasse.free.fr/elucubrations/?p=108). Je les ai encouragés, j’ai reçu des parents pour leur expliquer le côté technique, et il s’y passe des échanges très intéressants. De plus, ces comptes personnels éduquent parallèlement les familles et les parents.

      Cependant, si c’était à refaire, je garderais ce système de compte commun. Il pose aussi un avantage considérable, et pas des moindres, celui de l’audience. Comme de nombreux adultes sur Twitter, les élèves sont très sensibles au nombre de leur followers. C’est un fait. Mais surtout, un nombre élevé d’abonnés permet une réactivité bien plus grande (retweet, réponses à des questions, etc.). Avoir uniquement des comptes individuels n’aurait jamais permis d’avoir tant d’échanges pour les élèves.

      Par contre, je garde votre idée de tags, et je m’en veux presque de ne pas y avoir pensé plus tôt, pour les signatures, mais en inversant votre proposition : on reste sur le compte de la classe, mais on signe avec un tag-prénom. Certes, il intégrera peut-être d’autres personnes taguant leur propre prénom semblable à celui des élèves, mais avec une recherche croisée sur le pseudo @Classe_Masson, ça peut être utile pour retrouver les tweets d’un seul enfant.

      Merci en tous cas pour le commentaire 🙂

  5. Deux questions qui sont plus des reflexions à propos des tweets que tes élèves produisent:
    – Je suis vraiment (et agréablement) surprise de voir quel niveau d’écriture peuvent avoir tes élèves de CP en production d’écrit. Ne serait ce qu’en 140 caractères, je trouve ça déjà important pour mes élèves de lycée pro: ils ont certes des difficultés rédactionnelles (orthographe, syntaxe..) mais sont de toute façon plus à l’aise que des élèves de CP avec la langue.
    Comment organises tu ce temps de production? Ils te donnent l’idée à l’oral et c’est toi qui rédiges? Je suis aussi maman de deux enfants l’un en CP , l’autre en CE1 et je constate que ni l’un ni l’autre ne pourrait produire de tels messages (à l’oral oui mais pas à l’écrit).
    Je suis preneuse de pistes !
    – Autre reflexion/question qui suit la première: cette production de tweets n’est-elle pas chronophage? Combien de temps donnes tu à cette partie dans ton planning quotidien de classe?
    Merci de me renseigner !

    1. Merci Laurence pour ton petit message.
      Alors je vais essayer de répondre le plus précisément possible, en mélangeant les 2 questions : concernant la production d’écrit, comme c’est vraiment mon objectif principal en CP, j’essaie au maximum que ça soit les enfants qui produisent. Ils ont tous un petit cahier d’écrivain, dans lequel ils écrivent un peu comme au brouillon. Lorsqu’une réponse est attendue, ou qu’on écrit un « tweet du jour », c’est donc l’enfant, seul ou par binôme, qui produit de façon phonétique son tweet. Evidemment, les mots sont souvent orthographiés « au p’tit bonheur la chance », et parfois la césure des mots ne correspond pas (il faudra que je prenne quelques photos de ces pages). Si une phrase contient des erreurs phonétiques (confusions de sons, absence de syllabes) ou une erreur syntaxique (pas de verbe, des mots manquants, des erreurs de sens), je leur fais recommencer ou retoucher la phrase.
      Si c’est correct phonétiquement, j’écris la bonne orthographe, sépare correctement les mots, et ils tapent leur tweet sur un google doc.

      Tu imagines donc en effet que cela prend du temps. Cependant, comme il s’agit pour moi d’un objectif essentiel pour le CP (écrire pour mieux lire), l’activité est prioritaire sur toutes les autres. Il y a très souvent 2 ou 4 enfants allongés par terre dans un coin de la classe en train de trouver les lettres qui « chantent bien ».
      Il arrive cependant, par souci de rapidité, que je tape le tweet à leur place, mais le plus souvent possible à partir de leur production écrite sur le cahier ; dans ce cas, ils ajoutent juste leur prénom et envoient le message.
      Rarement, une réponse collective orale est faite, et là c’est moi qui crée et qui tape en dictée à l’adulte. Mais, si cela contribue à fluidifier une discussion, ça n’est pas vraiment l’usage que je préfère.
      Par contre, c’est ce principe que j’utilise si l’objectif n’était pas l’écriture (par exemple pour nos énigmes mathématiques entre CP, les enfants planchent sur la résolution de l’énigme, écrivent une phrase réponse, mais c’est moi qui recopie leurs phrases pour l’autre classe). C’est aussi ce que j’utilise en cas de débat oral (on en a fait 2 fois… un peu le côté « fun » et réactif de twitter).

      Le problème de ce fonctionnement, c’est qu’il y a beaucoup de tweets qui restent à l’état de brouillon, ou à l’état de brouillon corrigé, non tapé, ou à l’état de tweet sur Google Doc non envoyé ! Il me faut encore trouver une organisation pour gérer un peu tout ça (on teste depuis lundi l’écriture dans l’ordre de la liste de classe, pour que tout le monde passe, avec un tableau pour organiser les « tweets à faire »). C’est parfois vexant d’ailleurs, ces tweets qui mettent du temps à arriver. Un exemple concret : @2vanssay nous a envoyé lundi un message pour souhaiter bonne rentrée et nous demander si nos vacances s’étaient bien passé. Mon Mattéo planche dessus depuis lundi, et le tweet en est à l’état de recopie (il partira certainement jeudi). Alors c’est un peu rude pour la discussion, mais si c’est moi qui fais tout, les apprentissages ne sont pas au rendez-vous…

      Voilà donc en gros mon organisation hasardeuse. J’avoue que j’ai la chance d’être en CP, où on n’a pas un programme trop chargé, si ce n’est lire et compter ! Donc toutes les productions d’écrit sont bonnes à prendre, quelque soit le moment dans la journée. C’est d’ailleurs le credo de mon inspecteur dans toutes les classes : « faites-les écrire ».

      Tu me demandes des pistes pour tes enfants de CP et de CE1 ? Je pense qu’il n’y a pas de secret, c’est juste la production qui appelle la qualité ! J’ai des élèves qui en début d’année se contentaient d’écrire « bonjour » (à partir d’un modèle repéré dans un lexique), suivi de la date, et maintenant ils me font des phrases plus élaborées. J’en ai certains qui peuvent m’écrire des romans. Et 3 ou 4 qui ont encore du mal avec des confusions ou une mémorisation difficile. Je constate toutefois que jamais ils ne refusent d’essayer, et je soupçonne Twitter d’y être vraiment pour quelque chose ! (leur production a un sens, une destination).

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