Le soutien scolaire (ou aide personnalisée) a été mis en place lors de la suppression des heures travaillées le samedi matin dans les écoles maternelles et élémentaires en 2008. Après les récentes élections et changement de majorité, les questions concernant le rythme scolaire ne sont pas encore arrêtées, mais évoquent la possibilité de remettre des heures le mercredi matin. Est-ce un signe précurseur de l’abandon de ce soutien ? Ou l’annonce d’une nouvelle mise en forme ?
Le but de ces 2 heures de soutien par semaine est, pour chaque enseignant, de prendre un petit groupe d’élève en difficultés sur un point précis, pour surmonter en quelques séances la difficulté. Concrètement, l’enseignant met en place, sur accord des parents, quelques séances si possible différentes du vécu de classe pour travailler autour de la difficulté décelée.
Je suis attaché à ce soutien car :
- il permet de travailler dans des conditions optimales : condition humaine, avec un groupe de 2 à 4 enfants (pour ma part), permettant de mobiliser toute l’attention de l’enseignant pour l’élève, mais aussi condition matérielle, mobilisant tous les outils nécessaires (jeux de manipulation, logiciels, échanges directs…). Ce sont donc des conditions optimales par rapport à une vie de classe habituelle.
- il permet de donner confiance à l’enfant ; au-delà de la didactique concernant la difficulté à travailler, le soutien est l’occasion d’écouter les difficultés de l’enfant, de les nommer, de cerner le chemin à parcourir pour les surmonter… mais aussi tout simplement de passer un moment plus humain que celui du quotidien de la classe, moins empreint des règles rigides d’un groupe classe.
- il évite de casser la relation éducative entre l’enseignant et l’enfant en difficulté, comme ça peut être le cas lorsqu’on sort l’enfant de la classe (aide par une personne externe professionnelle, centre médico-psychologique, etc.). Je ne dis pas que ces dernières aides sont inutiles, loin de là, elles sont souvent nécessaires et efficaces, mais dans le cas des difficultés ponctuelles que nous traitons au soutien, elles n’auraient pas de sens.
- il permet à l’enseignant d’innover, de tester des expériences pédagogiques qu’il ne pourrait pas (ou n’oserait pas) réaliser en groupe classe : projets de production, utilisation d’un matériel peu usité habituellement (notamment les jeux de société ou jeux éducatifs). Ces tâtonnements sont facilités par le petit groupe, et par le statut « hors-classe » du soutien.
Je ne vais pas cacher que ce système a aussi des failles : un horaire parfois mal choisi (en fin de journée ou sur la pause du midi), des difficultés devant lesquelles nous restons désarmés, des réponses apportées qui ne sont pas les bonnes (dans certains cas par exemple, il faudrait intégrer les familles à ces soutiens, comme le font des dispositifs plus lourds de remédiation).
Cependant, j’espère que ceux qui réfléchissent aux nouveaux horaires et contenus de l’école primaire auront à l’esprit deconserver ces moments éducatifs privilégiés, avec peut-être une place plus adaptée dans la journée ?
Il est temps aussi de mettre en chantier des phases d’apprentissage via le numérique, ainsi qu’une mutualisation en ligne d’outils de remédiation. Et si le soutien en était l’occasion ?
Je rêve que les journées soient allégées, et qu’au lieu de venir sur place le mercredi matin, on ait possibilité de travailler à distance sur des contenus d’apprentissages. Malheureusement, je sais que ce n’est qu’un rêve, la société n’est pas encore prête à cette révolution numérique (et ce n’est pas le facteur « matériel » qui freine le plus…).
J’ai fait 2 tableaux symbaloo (math et français) pour le soutien ou bien groupe de besoin en classe.
Voici le lien :
http://cathnounourse.blogspot.fr/2013/01/symbaloo.html