Je vois passer sur mes réseaux l’annonce officielle de la création du Conseil National de l’Innovation pour la Réussite Éducative, avec la nomination en son sein de quelques amis ou contacts virtuels dont j’apprécie les initiatives ou l’esprit…
Je les en félicite au passage !

 

40 membres pour 1.000.000 d’enseignants

Ce « Conseil » me pose toutefois question.

D’abord par son existence. Faut-il encadrer l’innovation en éducation ?
Ma réponse est clairement non : l’innovation a ceci d’intéressant qu’elle explore des champs inconnus. Si elle doit être encadrée ou conseillée, elle risque de perdre son essence, et sans essence, on n’avance plus (désolé, le calembour était trop tentant).

Ce conseil me pose aussi question sur sa composition. Pourquoi tant de cadres éducatifs, et si peu d’acteurs au contact quotidien des élèves ? J’ai peut-être le défaut d’avoir l’angle de vue « enseignant », et si j’approuve la présence de responsables associatifs ou de collectivités locales, je m’interroge sur le nombre comique de professeurs (3 enseignants du primaire et du secondaire).

 

Suivez mon Conseil

J’imagine qu’une première volonté de ce Conseil est de donner unmessage clair : « vous pouvez innover ». Cependant, tout le monde le sait, à commencer par le Ministre de l’Education qui le rappelait il y a 2 semaines dans son discours de clôture aux Journées de l’Innovation à Paris : ce qui vient d’en haut n’aboutit jamais en fin de chaîne, il faut laisser la place à l’innovation du terrain.

Une autre volonté est certainement celle de recenser, trier, diffuser les innovations de terrain (et peut-être d’apporter un peu de reconnaissance aux enseignants qui se questionnent et qui bougent les lignes). Des initiatives ont déjà été prises en ce sens, comme la mise en place du Réseau social enseignant Respire, ou encore l’expérithèque , bibliothèque cartographiée des expérimentations pédagogiques, sur le site Eduscol.

 

Mais qui est vraiment concerné ?

Tout cela est très bien, et j’approuve le message clair : « Innovez » ! lancé par ces initiatives, mais je crains que beaucoup de collègues ne se sentent pas concernés. On laisse les autres, ceux à qui on a collé une étiquette « innovant », participer aux forums, colloques et conférences dans lesquels ils entendent un discours qu’ils approuvent déjà dans le quotidien de leur classe. Mais qui aurait besoin d’entendre ces propos sur la mise en action de l’enfant, sur le questionnement de l’évaluation à la sauce française, sur l’ouverture au monde et à la culture numérique ? Qui ? Tous les autres, ceux qui reproduisent leur vécu scolaire dans leur don enseignant (et je me mets dans le panier de cette pratique…).

 

Innovons : recevez votre carte de club !

Je vous annonce donc la création du « Club International de l’Innovation pour la Réussite Educative ».

Sont nommés :

  • tous les enseignants : les jeunes, les vieux, les bizarres, les traditionnels, les rigolos, les déprimés…
  • le personnel encadrant les enfants et les jeunes : les aide-maternelle, les pions, les directeurs, le personnel de service…
  • les parents d’élèves, mais aussi tontons, grands-mères et nounous chargés aussi de la réussite éducative…
  • les enfants, les ados et les jeunes adultes, parce qu’après tout, c’est peut-être une bonne  chose de leur demander aussi leur avis, eux les premiers concernés ?
  • les constructeurs et commerciaux qui tournent autour de l’enfance et du scolaire : concepteurs de jeux, éditeurs, programmateurs, musiciens et chanteurs…
  • les penseurs, inventeurs, rêveurs, pédagogues (au sens noble, pas au sens politique…), …
  • et tous les autres qui ont un mot à dire ou un geste à faire pour améliorer l’éducation de nos enfants sur les 168 heures qui composent une semaine.

En gros, toute la société ! Eh oui, le monde de l’enfance, et donc de l’éducation, touche tout le monde à un moment ou à un autre, et chacun à son niveau a une part de responsabilité dans l’épanouissement du jeune et dans la qualité de ses apprentissages. Il n’y a peut-être pas 66 millions de pédagogues en France, mais il y a certainement autant de bonnes idées éducatives pour bonifier la société.

Je précise que vous êtes membres de droit. Non, ce n’est ni par cooptation, ni par mérite, vous avez juste le droit d’avoir votre carte de membre par le simple fait que vous soyez impliqué dans l’éducation d’une manière ou d’une autre. Y compris si vous êtes l’enseignant qui ne fait pas parler de lui mais qui donne le meilleur pour ses élèves, y compris si vous êtes étiqueté de « nul » ou de « vieille école » par d’autres, bienvenue !

Enfin, club international ? Il est peut-être temps d’arrêter de réfléchir à l’éducation d’une manière limitée (par les frontières). Les belges, les québécois et les suisses m’inspirent autant que mes collègues « français »… Et le jour où je maîtriserai parfaitement plusieurs langues étrangères, je pourrai me vanter de faire vraiment partie d’un club formidable.

 

Adhésion gratuite

Bien-sûr, certains verront dans la création de ce club très ouvert une (bonne) boutade. Et il y en a un peu en effet.
D’autres y verront, à travers la quantité de membres de droits, mon esprit « Bisounours », et ma foi en l’Homme qui veut forcément le meilleur pour les siens… Je ne m’en cache pas !
Enfin, certains y verront la volonté d’apparaître dans la liste des nominés du Conseil National cité en début d’article, mais pour en avoir la réponse, il faudra attendre 4 ans ! ^^

Bon, sinon, rejoignez-nous vite, les échanges ont commencé sur Twitter, Facebook, sur les blogs, dans les cours de récré et chez la boulangère, on vous attend pour rendre plus belle la vie de nos enfants, et meilleure la qualité de leurs apprentissages !

Signez ci-dessous, faut dépasser au moins les 40 membres ! :D

4 commentaires “Mon club international de l’innovation pour la réussite éducative”

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